Quoi provoque l’action d’acheter quelque chose ? avant tout, acheter quelque chose pour soi même est une forme de gratification qui suscite de l’excitation, une sorte de sentiment de joie qui fonctionne comme la drogue sur notre cerveau. Le shopping de luxe est donc une façon pour se donner des attention, des gestes d’amour qui manquent dans la vie réelle, et si le shopping est de luxe il correspond à l’amour le plus grand vers soi-même. En général, on reconnait les dépendants du shopping à partir de leur façon d’acheter. Ils achètent surtout ou toujours des produits qui ne sont pas nécessaire. Il s’agit d’achats superflus. Mais qui peuvent donner à la personne qui les achat un sens de grande satisfaction personnelle. (
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Quand ma mère a fait une crise cardiaque en 2007, je savais qu'elle ne sortirait probablement plus de l'hôpital et, après plusieurs mois de visites quotidiennes, j'ai eu besoin de me faire à l'idée que j'allais bientôt la perdre. Les phrases qui vont suivre pourront paraître froides et superficielles, mais c'est pourtant la vérité. Je me rappelle qu'un jour, environ un mois avant sa mort, je rentrais de l'hôpital en voiture quand j'ai décidé de m'arrêter chez Nordstrom. "Je peux faire quelque chose pour vous?" m'a demandé une vendeuse pendant que je jetais un œil. "Oui", lui ai-je répondu. "Je cherche une tenue à porter pour l'enterrement de ma mère." La jeune fille a posé sa main sur mon bras et m'a dit: "Toutes mes condoléances." Ce à quoi j'ai rétorqué, stoïque: "Merci, mais elle n'est pas encore morte. Je me prépare juste." Je lis encore la perplexité sur le visage de cette vendeuse. Je faisais face – quoiqu'anormalement – à la perte inévitable de ma meilleure amie et je pensais que le shopping pouvait m'aider.
Ma fièvre acheteuse a aussi nui à plusieurs de mes amitiés, puisque je choisissais en général d'aller faire les boutiques seule, plutôt que de passer de bons moments avec mes amies, de peur qu'elles ne me jugent. La situation a tellement dégénéré que, quand nous recevions des invités à la maison, je filais en douce dans ma chambre pour me connecter et acheter des produits en vente flash. L'arrivée des achats en ligne a donné naissance à un tout nouveau cycle pour moi: je passais désormais la plupart de mon temps libre à commander et renvoyer des articles.
Et puis ça a fait tilt: ma fièvre acheteuse n'avait fait qu'empirer les choses. En plus d'être toujours déprimée, quand je n'arrivais pas à me contrôler, j'avais honte et je me sentais complètement nulle. Du coup, au mois de septembre, j'ai décidé de tout raconter à mon mari. Suite à notre discussion, j'ai rapporté environ 9 000 dollars de marchandises que j'avais achetées, et vendu une grande partie de mes chaussures et de mes sacs de créateurs. Et nous nous sommes à nouveau acquittés du reste grâce à nos économies. J'ai annulé mes cartes de crédit et repris la thérapie, bien déterminée à me soigner.
Grâce à la thérapie, j'ai appris à identifier les choses qui déclenchaient mon envie d'acheter, comme la tristesse, le manque de confiance en moi ou le refus de faire face à mes émotions. J'ai désormais les outils pour mieux gérer ces pulsions. Maintenant, avant d'acheter quelque chose, j'essaie de m'assurer que j'en ai vraiment besoin et que je peux me le permettre. (
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La fashionista a furieusement envie d'un objet tandis que l'acheteur compulsif a furieusement envie de l'acheter. "Les acheteurs compulsifs entassent des vêtements dans leur armoire. Ils n'ôtent même pas les étiquettes."
Autre différence de taille, le caractère déraisonnable des dépenses. Craquer en fin de mois pour une paire de ballerines Repetto à paillettes et essuyer un découvert de 30 euros ne peut pas se comparer avec les conséquences désastreuses d'une addiction à l'achat. Selon le Dr Lejoyeux, "les crédits à la consommation aggravent souvent la situation. Certaines personnes vont jusqu'à la prostitution pour s'offrir des accessoires qu'elles ne mettront jamais."
Ces personnes (un petit nombre finalement et essentiellement des femmes) ont donc intérêt à consulter un psychiatre pour suivre une thérapie comportementale et cognitive. (
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