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astoria ● i'm a day late two-face (fiche)

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TABBY ★ je n'trouves pas ma place dans vos fantasmes.
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astoria ● i'm a day late two-face (fiche) Vide
MessageSujet: astoria ● i'm a day late two-face (fiche) astoria ● i'm a day late two-face (fiche) EmptyMer 20 Mai 2015 - 10:33

Astoria Rose Greengrass
feat barbara palvin • crédit cristalline

wizards • Prédéfini
• nom complet ; Greengrass. Un nom qui respire la pureté, qui prône une descendance digne du nouveau système. On aime leur code d’honneur, on rejette leur égoïsme. Protecteur de leurs intérêts, seul l’apparence compte, seule la notoriété donne un sens à leur but. Telle une araignée, ils tissent leur toile avec délicatesse, avec grâce, un sourire charmeur, un visage charismatique, pour mieux y piéger les ennemis dedans, ceux qui osent leur mettre des bâtons dans les roues. Astoria. Un prénom doux, digne, élégant pourtant murmuré à voix basse. On l’épie, on la regarde, on la reconnait. On a vu ce prénom maintes et maintes fois dans les journaux, il exaspère, il agace, il fascine, il envoûte. Rose. Sa mère aime à dire que les roses se sont ouvertes au ciel à la naissance de sa cadette. A la fois flamboyante et épineuse, on veut l’approcher, on veut la toucher, et elle vous y invite, l’enchanteresse. Mais ses épines sont bien aiguisées, prenez garde à la piqûre qui vous engloutira et vous brûlera.

• surnom(s) ; Elle n’en manquait pas. Tori(de), Astra, Asstoria, entre d’autres. Le plus commun étant Tori, elle ne voulait cependant pas que le commun des mortels s’adresse à elle de la sorte. Elle était une sang pure, elle était supérieure au petit peuple.

• naissance ; Dans le manoir familial des Greengrass, le 16 mai 1982, à la période des éclosions des fleurs, de la reproduction animale, de la douceur du printemps. Les courbes fines mais aguichantes d’un corps âgé de tout juste 20 années.

• ascendance ; Quelle question. Pure, évidemment. Trahisons, complots, contrats, tout fut fait pour garder la pérennité d’un raisiné digne d’une grande famille telle que la leur.

• camp ; Au diable les camps. La princesse à multiples facettes ne voulait plus en entendre parler. Ancienne prisonnière au cœur meurtri, elle ne respire qu’à sa tour d’ivoire, qu’à son univers de satin et de liqueur, qu’à son château d’où elle n’aura pas à émettre la moindre opinion, la moindre idée. Faire bonne figure, se reconstruire, oublier le passé, voilà quel était son camp.

• métier ; Aucun. Pour le moment. Sa seule préoccupation pour le moment est son retour dans les vertus de la société, de se laver de tout soupçon de trahison, de redorer son image et celle de sa famille. La jolie fleur ne veut pas se salir les mains, la fortune familiale assez conséquente pour se laisser bercer dans une vie de velours et de petits fours sans tracas. Mais la demoiselle a cependant d’indépendance, ou au moins un semblant, et aimerait avoir quelque chose à faire de ses journées qui lui occuperait ses journées longues et tortueuses. Elle qui aime dessiner et qui aime la couture, sa place ne serait sans aucune surprise dans la mode sorcière.

• réputation ; Qui ne connait pas Astoria Greengrass? Pauvre enfant séquestrée par son père puis kidnappée par les insurgés sous la pression de sa sœur. Quatre années d’enfer, à être transportée d’un endroit à un autre, à être enchainée, ligotée, épiée, violée dans son âme même pour lui dégoter des informations. On avait tous entendu parler de cette poupée qui avait survécu, qui était une preuve de plus que les insurgés étaient la vermine à écraser, l’ennemi à abattre, les têtes à couper. On se questionne aussi sur la parenté entre son fils et sa mère présumée. Astoria Greengrass n’a que vingt ans et pourtant, elle reste et entretient l’art du mystère autour de sa grossesse, aussi sous la pression parentale.

• état civil ; Mère célibataire. Fausse libertine, elle jouie de cette liberté retrouvée avec un goût amer dans son cœur, une trace indélébile d’un sentiment fort mais non partagé, d’attentes élevées mais non satisfaites. Elle respire la délivrance, la frivolité retrouvée de cette jeunesse qu’on lui a ôté, privé depuis quatre ans. Mais c’est aussi une mère qui veut retrouver son enfant, celui qui fut sien pendant neuf mois et qu’elle a lâchement laissé partir sous la jouge d’un père trop absorbé dans ses propres ambitions. Ce même père qui n’aura aucun scrupule à offrir sa cadette à un nouveau prétendant, aussi prestigieux que le premier, en espérant qu’elle ne fasse pas tout capoter une nouvelle fois, la gourde.

• rang social ; Elite sorcière. Retrouvée sa place dans l’Elite, se donner un nouvel objectif, un nouveau but. Rayer les quatre années de calvaire, délaisser les fiançailles ratées, ôter le déshonneur de son père sur elle. Elle reprendra la place qui fut sienne, elle reconquerra le cœur de ses pairs et elle sera de nouveau digne de fouler les tapis luxueux des familles fortunées.

• patronus ; Ayant quittée Poudlard durant sa cinquième année puis emprisonnée pendant quatre ans, l'étudiante peu érudite qu'elle était n'a jamais eu le loisir d'apprendre le sortilège. Elle n'a donc, en somme, aucune idée de son patronus.

• épouvantard ; Famille brisée, famille l'abandonnant (une nouvelle fois), qu'on l'arrache à ses pairs (une nouvelle fois), être de nouveau seule, sans aimer ni être aimée, que sa sœur soit véritablement une traîtresse, que sa famille se déchire encore.

• risèd ; Des désirs, voilà ce qui lui permet de vivre sous son arcade d'or. Elle vivant ses désirs éveillés, une douce illusion que tout va bien. Sa famille réunie, une affection maternelle retrouvée, un cadre parfait pour son retour à la civilisation. Oublier sa prison, oublier que sa sœur est sûrement une traîtresse, oublier que son père est un tyran, oublier les cinq dernières années de sa vie. Mais, malheureusement, preuve d'un rêve éveillé, c'est ce qu'elle verrait dans le miroir.

• animaux ; Sa mère a pensé que la présence animale dans l'entourage de sa fille, qui refuse d'aller consulter un psychomage, ne serait que bénéfique. Ainsi donc, Astoria est l'heureuse propriétaire d'un Fléreur touffu, au pelage marron/jaune ocellé qui rappelle celui d'un fauve. Bien que réticente au début, la docile enfant apprend cependant à connaitre son animal et même à l'apprécier, ce que celui ressent visiblement puisqu'il se planque de moins en moins sous son armoire ou son lit. Elle l'a affectueusement nommé Astre.

• baguette ; Faite de Saule, elle possède un cheveu de Nymphe, rendant alors sa baguette flexible et propice aux enchantements. Plutôt courte, mesurant à peine 24cm, elle est plutôt légère, rapide et serviable, malgré quelques coups ratés par le manque de force psychologique ou de volonté de la part de sa propriétaire.


The stars have faded away
► Avis sur la situation actuelle : La belle fleur qu’était la cadette Greengrass repoussait au plus profond de son esprit la situation actuelle de sa vie, de son monde, de son pays. Elle était la princesse de son univers, la reine de son château d’où elle était intouchable, où les soucis du petit peuple ne l’atteignaient pas. Elle voulait occulter complètement les problèmes causés par le Mage et ses sbires. Elle se veut au dessus de tout cela, un extérieur de glace, insensible à toutes ses injustices qui se déroulent jusque sous son propre toit. Mais en intérieur, la raison en est tout autre ; l’orgueilleuse rose qu’elle est cache une personnalité bien plus chamboulée par les événements, une frêle enfant devenue peureuse et inquiète de tout. Après tout, il est connu de notoriété publique que la cadette Greengrass fut kidnappée par les Insurgents, qu’elle ne porte évidemment pas en estime. Elle ne sait plus où elle en est, elle ne fait confiance en personne ; que ce soit son père, pour l'avoir emprisonné dans leur propre demeure des mois durant car elle faisait tâche dans la réputation de la vie, ou sa mère, qui a laissé son mari faire, ou sa sœur, qu'elle ne sait pas encore si sa loyauté était réelle et sincère, ou le gouvernement, qui n'a pas bougé un seul petit doigt pour la retrouver. Remise dans la civilisation depuis avril, elle n'avait pas d'opinion à avoir ni à émettre. Et de toute façon, elle n'en avait pas. Se montrer en gourde écervelée et superficielle, étalant la dureté de son emprisonnement mais sa force (inexistante) de volonté de vivre pour sa famille, voilà le créneau qu'elle s'était fixée (qu'on lui avait imposé).

► Infos en vrac : La belle enfant a subi certains reproches de sa mère concernant ses doigts parfois tachés d'encre, de peinture ou de crayon. En effet, Astoria a un coup de crayon pointilleux, précis, qu'elle a affiné durant sa séquestration, n'ayant autre chose à faire. La jolie fleur possède aussi une passion réelle pour le tissu, l'habillage, la couture, les couleurs, la mode en général. Transmise par sa mère qui la pouponnait (puisqu'elle se laissait docilement faire), Astoria aime choisir les étoffes qu'elle va porter, sentir la matière entre ses doigts. Associant alors le dessin à l'esthétique vestimentaire, la cadette Greengrass a esquissé quelques croquis. Rose n'ayant jamais connu la douceur de l'amour véritable, elle s'accrochera à vous telle un koala sur son arbre si vous lui démontrer le moindre sentiment affectif à son égard. Désireuse de toujours plaire, de toujours satisfaire, de toujours bien faire, la reconnaissance est pour elle une véritable bouffée d'air. La solitude est un véritable cauchemar pour elle, d'autant plus depuis sa libération. Elle ne supporte pas être toute seule, de n'avoir personne pour l'épauler, l'aider, la comprendre, l'aimer. A la fois docile et inconsciente, la belle a de multiples facettes qui peuvent donner du fil à retorde à ses proches. Tantôt douce et calme, tantôt hystérique et droguée, tantôt sirène séductrice, on ne sait jamais sur quel pied danser avec elle. Tout cela naturellement étant de grosses conséquences sur les quatre dernières années tumultueuses de sa vie. Une cicatrice fine et rosâtre sillonnant son bas ventre, preuve d'un accouchement difficile, douleureux et brutal.  Elle a donné naissance à Scorpius Malfoy en avril 1998, même si elle n'en assume pas la parenté devant le public. Un bâtard aux yeux de son père, conçu hors mariage aux yeux de sa mère, ce fut la fin des fiançailles entre la cadette Greengrass et l'héritier Malfoy. Suite à cet accouchement pénible et douloureux, on l'a bourré d'Excess et de Glamour pour qu'elle soit aussi fraîche que la rosée du matin et que les médias ne soupçonnent pas qu'elle soit la mère du bâtard. Depuis ses 14 ans, elle est une fidèle consommatrice d'Orviétan. Simplement de Navitas au début puis rajout d'Excess après sa grossesse. Avoir un être vivant dans son ventre ne l'a pas stoppé et c'est presque un miracle, entre la drogue et les tentatives du père d'attenter à ses jours, que le petit soit en vie. Ces quatre années d'emprisonnement furent un véritable sevrage, une réelle torture pour elle mais la jeune princesse de seulement vingt ans n'a pas hésité à retomber dedans le lendemain même de sa libération. Elle fut donc captive des Insurgents pendant quatre ans, d'avril 1998 jusqu'en avril 2002. D'abord dans le camp des Belliqueux, les pires de leur espèce, elle fut transférée chez les Audacieux, notamment auprès de Granger et Lovegood, début 2002. Après sa tentative d'évasion ratée à Halloween 2001, elle fut véritablement isolée, n'ayant plus aucun contact avec le monde extérieur. Ce fut une élève de Serpentard plutôt fêtarde, profitant de cette liberté nouvelle dont elle abusait allègrement. Elle était connue pour être toujours souriante, de bonne humeur et tirée par quatre épingles. Naturellement rousse, Astoria camoufle cependant cette chevelure bien trop flamboyante sous différentes teintures plus neutres et moins voyantes.

Nothing compares to you
• pseudo & âge ; cristalline, çasedemandepasl'âge! 23 ans (je me sens vieille, si vous saviez! :naon: ) • comment as-tu trouvé le forum ? bazzart, mon sanctuaire. • ton avis, tes suggestions ; ma-gni-fi-que. :inlove: • connexion ; (très) régulière • quelque chose à ajouter ? y a pleins de smileys, je vous aime! :iiih:  :palpite:  :ow:  :hehe:

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MessageSujet: Re: astoria ● i'm a day late two-face (fiche) astoria ● i'm a day late two-face (fiche) EmptyMer 20 Mai 2015 - 10:34

Une poupée manipulable


Elle était belle. Elle était gracieuse. Elle était élégante. Et elle n’avait que 14 ans. 14 petits flocons derrière elle et elle transpirait déjà la parfaite héritière d’une famille connue de sang pur, la digne fille de ses parents, au regard mutin, à la moue enfantine et au sourire chaleureux. « Démarche droite. La tête haute. Sur une ligne droite. Astoria, un peu d’effort et d’attention, s’il te plait ! » Les leçons que lui avaient donné sa mère revenaient en force dans l’esprit de l’adolescente, qui tentait tant bien que mal à donner de l’âme à sa fausseté qui devait rester réelle, à cette hypocrisie, à ce jeu auquel sa famille accordait tant d’importance. « La réputation, c’est cela qui a bâti notre famille. Nous sommes des sang-purs, Astoria, nous faisons partis de l’Elite, nous devons donc agir en tant que tel. Redresse moi un peu la poitrine, ne flanche pas trop les jambes, ôtes moi donc cet air bougonnant de ton visage ! » Astoria était la petite poupée de sa mère, une génitrice qui n’en finissait pas de l’engloutir dans des étoffes de vêtements, d’alourdir son visage de poudre et de produits, de mettre au défi son corps en la rendant aussi raide mais aussi gracieuse qu’elle le pouvait. A l’instar de ses camarades d’école, les vacances n’étaient pas reposantes, au manoir Greengrass. Et au vu de la réaction de ses parents face à la rébellion de son aînée, Daphné, Astoria n’avait pas le courage ni l’envie de créer un peu plus la discorde de sa famille. Elle admirait sa sœur, cette lionne à la chevelure aussi rousse qu’elle mais qui l’assumait, qui l’abordait avec fierté et qui savait se faire respecter. Daphné avait une force de caractère qu’Astoria ne connaissait pas, qu’elle ne possédait pas dans ses gênes. La cadette Greengrass était connue pour se plier aux exigences parentales, pour être celle qui se laissait le plus facilement manipuler par un père orgueilleux, exigeant et surtout terrifiant. Même quand elle ne voulait pas, elle faisait quand même.

Tout comme à cet instant même, où elle ne souhaitait pas descendre les marches de l’escalier central, où elle n’était pas d’humeur à être une nouvelle fois la proie de conversations infinies sur son future, sur ses études, sur sa famille. Logiquement, c’était l’aînée qui devait avoir toute la pression, toute l’attention pour mener à bien l’héritage, pour perpétuer cette famille de faux semblants qui savait si bien convaincre ses pairs. Mais non, ce soir, c’était différent. « Ce soir, nous allons montrer publiquement la belle jeune fille que tu es devenue, mon cœur. Tu vas être le centre de la réception, la raison même de la présence de l’Elite. Alors j’ose espérer que tu nous ferras honneur, à moi et ton père. Tu as bien compris, Astoria ? » En entendant ces propos, sa fille eut presque envie de lui répliquer qu’elle n’avait plus cinq ans, qu’elle n’était pas stupide et qu’elle ne voulait pas de cette réception, de ce gala ou qu’importe le nom. Elle ne voulait pas être entourée, épiée, observée, jugée par des personnes plus âgées, plus expérimentées, plus importantes qu’elle. Elle n’était pas une bête de foire, voulut-elle répondre. Elle n’avait pas à être exposée de la sorte. Et pourtant. La jeune enfant eut un léger sourire compréhensif tout en hochant docilement la tête. Elle n’était pas Daphné, elle n’osait pas dire un mot au-dessus de l’autre. Elle gardait ses protestations à l’intérieur et se contentait de faire ce qu’on lui disait. Elle n’avait pas le feu de Daphné mais elle fera ce que sa cadette n’a jamais réussi à faire : rendre leurs parents fiers d’elle.

Alors la gracieuse enfant fit ce qu’on attendit d’elle ; elle posa négligemment sa main sur la rambarde de l’escalier, remonta sa robe de quelques centimètres pour que ses chaussures brillantes ne s’y prennent pas dedans. Il fallait rester droite mais faire preuve de légèreté. Il fallait à la fois intimidée et épatée, sourire de façon naturelle et qui inspirait la confiance. Son regard se baladait sur l’assemblée qui l’observait d’un œil critique, d’un œil attentionné, comme s’ils s’attendaient à ce qu’elle se retrouve le fessier en l’air après un rouler dans les escaliers. Mais c’était Astoria Greengrass ; tout ce qu’elle touchait devenait or, tout ce qu’elle faisait n’était que la perfection assurée. Elle n’avait que 14 ans mais elle avait déjà tout d’une grande dame de la noblesse sorcière. Sa mère était fière, son père gonflait son ventre et Daphné semblait exaspérée de voir sa sœur obéir aux doigts et à l’œil à ce qu’on lui disait de faire. Mais c’était plus fort qu’elle ; la petite fleur n’avait pas encore éclos, elle restait terrée dans sa coquille, ignorant les méfaits et les malheurs du monde. Elle jouissait des bienfaits de la haute société, elle était cette princesse comme à l’image de Marie-Antoinette ; délaissée, elle trouvait son plaisir ailleurs, profitant de la cassette royale pour mener une vie mondaine et sans tracas. A la différence près que Marie-Antoinette le faisait de bon conscience, aux yeux et à la vue de tous ; Astoria, elle, était plus discrète.

Elle était enfin arrivée en bas des escaliers. Les mains jointes, sa moue adorable en faisant sourire plus d’un, sa silhouette élancée dans cette robe qui respirait la richesse, elle ouvrit alors la bouche. « C’est un plaisir pour moi de vous accueillir dans notre demeure pour cette réception. En espérant que cette dernière sera à la hauteur de vos espérances, je vous souhaite une agréable soirée. » Et voilà. Telle une maîtresse que l’on exhibe à la cour, la cadette Astoria venait de faire son entrée dans la cour des grands. Et son empreinte était bien différente de celle de son aînée.

Une fiancée délaissée


Chamboulée par la fuite de sa sœur et la voilà dans les bras de celui qui allait être son futur mari dans un avenir proche. Perturbée par le changement si soudain de sa vie, de son train quotidien, de ses habitudes, témoin impuissante face à l’explosion de sa famille, une traitresse parmi leur rang, la cadette faisant office de monnaie de remplacement pour des fiançailles imposées mais qu’elle voyait comme le début de relation émotionnelle intense. Et pourtant, depuis les quatre mois qu’une bague ornait leur doigt, preuve de leur alliance future, celui qui deviendra son époux ne lui a pas accordé une seule attention. Aucune, à part celle qu’il entreprenait à l’instant même, son visage ancré dans le cou de sa promise, les mains baladeuses la faisant vibrer de tout son être. Elle était venue à lui, paumée, perdue, en manque cruelle de cette affection qu’elle recherchait maladroitement, qu’elle espérait naïvement recevoir un jour de Draco. Il semblait si proche, si tactile, si affectueux avec cette pugface, pourquoi ne l’était-il pas avec elle ? Qu’avait cette idiote qu’elle n’avait pas ? Son respect, peut-être. Qu’elle le voulait ou non, la brune avait une place importante, sacrée au cœur du blond. Elle, elle n’était que la remplaçante de son aînée, juste celle avec laquelle on le forçait à se marier, à promettre fidélité et honneur jusqu’à la fin de leur existence. L’innocente romantique qu’elle était au fond de son cœur se laissait toujours à bercer par la douce illusion qu’un jour viendra où il chavirera pour elle.

Mais pour l’instant, elle devait se contenter d’une passion à l’ardeur inégalée, de baisers brûlants sur sa peau avertie, comme des promesses d’un avenir meilleur. Mais jamais cet avenir ne viendra. C’était un autre avenir, plus sombre, encore plus incertain, qui attendait les amants d’un soir. Mais le temps d’une nuit, quelques heures sous la complicité lunaire, elle s’abandonna aux caresses expertes de son fiancé, elle se laissa entraîner dans la danse de leurs corps suants, de la découverte de ce plaisir qu’elle n’a que touché du bout des doigts. Elle avait cette moue aguicheuse, ce regard papillonnant qui provoquait la réaction de la gente masculine ; et pourtant, elle n’avait jamais passé le stade du baiser. La séductrice née qu’elle était renfermait un cœur tendre, un cœur romantique, un cœur qui ne recherchait que son âme sœur. Elle n’a jamais confié ses attentes à qui que ce soit ; il ne faudrait pas non plus que Wyatt soit au courant de la faiblesse de sa cadette, une faiblesse qu’il apprécie néanmoins pour la manipuler à sa guise. La délicate poupée à sa mère n’était que marionnette entre les doigts de son père, qu’esclave de son propre géniteur qui décidait tout pour elle. Il la traitait de sotte, de stupide, d’ignare. Que s’il n’était pas là pour montrer la voie, les femmes de cette famille ne seraient rien. Alors, si ce tyran de père apprenait qu’une de ses filles se berçait d’illusion et d’une fin heureuse avec son prince charmant, il était certain qu’il la remettrait bien vite à sa place de la façon la plus brutale qui soit.

« Arrête de penser. Laisse toi aller. » Souffle chaud contre son oreille, Astoria en frémit alors qu’elle resserra sa poigne sur les épaules du jeune homme. Il était plus expérimenté qu’elle, il savait ce qu’il faisait, il était habile et elle, elle n’était que novice en tentant de faire ce qu’elle pensait juste. Il était beau, il était magnifique, le clair de lune éclairant sa chevelure presque blanche, le rendant quasiment irréel. Elle s’offrait à lui, il récoltait ce qu’elle lui donnait. Elle ne sait pas ce qui lui a pris de venir à lui, de se faufiler dans son intimité. Elle savait qu’ils s’entrainaient dans une pente interdite, qu’ils allaient franchir une ligne qu’ils ne devaient pas. Cela n’était jamais dit mais tout le monde savait que la consommation se faisait après la cérémonie, et non avant. Astoria entendait déjà la voix réprobatrice de sa française de mère, très à cheval sur les coutumes. Elle n’osait même pas penser à son père, à sa réaction devant ce tableau pourtant si fusionnel. A vrai dire, une fois les lèvres de Draco posées sur les siennes, elle oublia tous ; ses angoisses, son sentiment d’impuissance, sa stupidité de ne pas avoir vu que quelque chose clochait avec Daphné. Ses lèvres charnues lui dévoraient la peau, cette parure si délicate qu’Hortense puis Astoria ont mis tant de soin à préserver.

Jamais elle n’avait connu pareille sensation. Jamais elle n’avait osé entreprendre cette recherche autour du pêché même, essayant de repousser cette curiosité qu’elle avait toujours cru malsaine, répugnante. La chair pour la chair n’était pas sa vision des choses ; l’union physique de deux personnes était d’abord symbolique, une preuve irréfutable d’une tendresse profonde partagée. Jamais elle n’avait connu pareille sensation. Jamais elle n’avait osé entreprendre cette recherche autour du pêché même, essayant de repousser cette curiosité qu’elle avait toujours cru malsaine, répugnante. La chair pour la chair n’était pas sa vision des choses ; l’union physique de deux personnes était d’abord symbolique, une preuve irréfutable d’une tendresse profonde partagée. Des bassins qui ondulaient, des passions qu'elle se découvrait, et le nom de son amant, qu'elle murmurait au rythme de ses reins contre les siens. Elle l'accueillait douloureusement, alors qu’il perçait son voile, protecteur d'une pureté qui devrait encore sienne jusqu'au mariage, sans douceur, sans pincettes. Il ne savait pas, il ignorait, il croyait qu'elle en avait vu d'autres. Mais il n'y avait que lui. Et la belle tentait de le lui faire comprendre en s’accrochant fermement à lui, en embrassant ses respirations saccadées, en lui balayant le visage de ces mèches qui s’y collaient. Elle le regardait fiévreusement, le cœur palpitant menaçant de s’extraire de sa cage thoracique, l’envie de hurler de douleur mais aussi de plaisir, la sensation d’en vouloir plus mais aussi moins. Tout cela allait trop vite, il allait trop vite, il ne lui accordait pas un regard, il n’avait d’appétit que pour son corps, que pour cette chair qu’elle lui offrait sur un plateau d’argent. La cadette le réalisa en criant son dernier soupir, n’ayant que l’envie de se mettre en boule et de se terrer pour l’éternité. Tout ceci n’avait été qu’une humiliation, elle avait agi comme la première des putains. Un dernier coup de rein la transperça et elle ferma les yeux et serra les dents pour ne pas que de larmes surgissent et trahissent sa honte, l’erreur monumentale qu’ils venaient de commettre et sa douleur, aussi bien physique que mental.

Puis, comme si ce n’était pas suffisant, elle entendit. « Faut que tu te tires, maintenant. »

L’annonce de ses fiançailles avec Draco fut plutôt hâtive, complètement orchestrée alors qu’une tâche assombrissait le tableau parfait des Greengrass. Astoria avait sagement appris la nouvelle et c’était pliée avec insouciance et obéissance au ballet qu’était la cérémonie des fiançailles. Mais tout ceci n’était qu’une mascarade, qu’une façade, qu’une façon de montrer que tout allait bien. Astoria avait maudit son aînée ; c’était Daphné qui avait refusé le mariage. Daphné qui a fait capoter une mission d’un mangemort. Daphné qui s’est lâchement enfuie, laissant derrière elle une montagne d’interrogations et une sœur déboussolée. Les fiançailles précipitées n’avaient été qu’un évènement public majeur pour faire oublier le désastre qu’a provoqué son aînée juste avant. Et maintenant, elle s’était littéralement offensée dans son amour propre, n’ayant même pas assez de respect envers sa propre personne pour se contrôler. Son futur mari allait la voir comme une salope – la voyait-il déjà comme cela ? – et tout cela, c’était de la faute de Daphné.

Et malgré cet épisode marquant, l’insouciante gamine puisa dans les tréfonds de son être afin de se donner du courage et de ne pas se laisser à abattre. Elle était plus forte qu’une perte de virginité, après tout. Elle se mortifiait de croiser le regard de Malfoy ; il ne lui adressa aucun signe de reconnaissance. Pire, il était en pleine conversation avec pugface. Astoria eut alors un vertige. Il allait donc l’ignorer ? Faire comme si rien ne s’était passé ? Dans le fond, cela arrangeait bien la belle, qui ne voulait pas faire de scandale au beau milieu de la Grande Salle, encore moins concernant son activité sexuelle. Mais pouvait-il au moins daigner à lui adresser un regard, un sourire, un signe de la tête, quelque chose ? Si le sol pouvait se couper en deux pour la gober, elle l’accueillerait avec plaisir. Peut-être que ça le ferrait réagir. Mais elle garda la tête haute. Il le fallait. Elle ne pouvait pas flancher, pas maintenant, ni jamais. Elle devait se montrer à la hauteur des exigences, ne pas salir plus la réputation familiale après la trahison de Daphné.

Daphné, Draco, Pansy, son père, Voldemort… Qu’ils aillent tout en enfer, se dit-elle avant de se prendre les tempes entre les doigts. Elle voudrait remonter le temps, cette période bénite où tout n’était qu’études la journée et fête la nuit. Où seuls les examens préoccupaient, où seuls les devoirs exaspéraient. Elle n’avait que 14 ans, mais il semblait qu’elle en avait déjà vingt de plus. La frêle enfant avait une lourdeur sur ses épaules, le désarroi, l’incompréhension, la désillusion de ce fiancé qu’elle tentait de repousser. Elle voulait y croire. Elle devait y croire. Un jour, il lui montrera le même attachement. Un jour, lui aussi ressentira ses mains moites à la vue de sa femme. Un jour, il serra fier de la brandir à son bras.

Mais ce jour n’arrivera jamais.

Une mère brisée


Elle n'en pouvait plus. La rose qu'on mettait sous cloche depuis deux mois avait besoin de respirer l'air frais, caresser les parterres fleuries du jardin de la demeure familiale qu'Hortense mettait tant d'efforts à entretenir. Mais même une balade dans les allées de leur propre manoir lui était prohibée. « Que je ne te vois pas mettre ne serait-ce qu'une moitié d'orteil à l'extérieur, petite écervelée inconsciente. Tu sais ce qui arrive, si tu me désobéis. » Sa voix était froide et menaçante; typique de Wyatt Greengrass mais qui ne finissait jamais de mortifier sa plus jeune fille, repoussée dans les retranchées de son lit. Elle hocha la tête rapidement, son géniteur émettant un grognement insatisfait. « Tu as une bouche, idiote, même les elfes de maison savent s'en servir. » Le rouge monta aux joues de la belle, qui resserra son emprise sur les draps, recouvrant soigneusement son ventre qui commençait peu à peu à s'arrondir malgré elle. « O... Oui, Père. Je ne sortirai pas à l'extérieur. Je le promets. » Il eut un rire froid, sans humour avant de rétorquer. « Comme la promesse que tu as émise avant de te comporter comme une pauvre chienne en chaleur qui nous amène à cette situation. » Son regard se durcit. « Cesse donc promettre comme une enfant et agis comme une femme. » Il se tourna vers Kian, un elfe de maison de la famille. « Tu ne la quittes pas des yeux. Je veux que tu la surveilles jour et nuit et que tu m'avertisses au moindre écart. Est-ce que je me suis bien fait comprendre, vermine? » Kian baissa les oreilles tout en hochant tristement la tête. « Kian a bien compris les ordres de Monsieur, Monsieur. » Ce dernier eut un sourire satisfait avant de partir de la pièce, sans un regard pour sa fille.

Elle était donc dans son lit, encore et toujours, n'osant pas regarder cette lourdeur qui grossissait dans son ventre. La pauvre enfant n'était qu'à peine adolescente, n'ayant à peine été responsable d'un animal qu'elle portait à présent un être humain, un embryon, un bâtard. Une nuit de passion, la seule de toute son existence et voici que le sort s'abattait sur elle, comme pour la punir de ne pas avoir su attendre, de ne pas avoir eu la patience, d'avoir succombé au pêché suprême de façon indécente, hors des liens du mariage. Elle avait dû quitter Poudlard en milieu d'année, suivait les cours par correspondance mais cette situation la crispait, la rendait d'autant plus que "les hormones font partis du processus" , lui avait dit sa mère. Les hormones, la bonne excuse pour son humeur maussade, pour une dépression qui pointait son nez, pour ses crises de larmes et ses envies de plus en plus compliquées. Elle ne voyait plus personne hormis sa mère et son elfe. Et ce ventre qui n'en finissait pas de s'agrandir.

Devant son miroir, vêtue seulement de ses sous-vêtements, elle se rendait compte de l'étendue des dégâts. Certes, sa poitrine avait pris du volume mais ses joues, ses cuisses, ses bras aussi. La curiosité la piquant, Astoria passa une main gauchère sur son ballon, cette tâche qui n'en finissait pas de déformer tout son corps. Elle appuya doucement au début, comme peureuse de réveiller ou de blesser l'être se trouvant à l'intérieur. Puis, elle se mit à palper plus grossièrement, avec moins de délicatesse, jusqu'à ce que des larmes surgissent et qu'elle attrapa cette peau, cette graisse, cette vie se développant en elle qu'elle ne voulait pas. « Pourquoi moi? Pourquoi tu es venu en moi? Je ne veux pas de toi, personne ne veut de toi, sors de là, je n'ai rien à t'offrir! Tu ne m'as apporté que honte et solitude, comment je pourrai t'aimer? » Elle s'était mise à crier tout en pleurant, sa respiration saccadée hachant ses mots qu'elle ne pensait qu'à moitié. « Astoria, ma toute belle, voyons, calme toi! » Sa mère était arrivée à ses côtés et la prit dans ses bras, comme l'enfant que sa cadette était encore. Elle n'avait que 15 ans, elle était jeune, bien trop jeune pour ce genre de responsabilité. « Je n'en veux pas, Mère. Je veux qu'il disparaisse, qu'il ne soit qu'un mauvais cauchemar. Je ne serai jamais une bonne mère! Et il m'a tant humilié, comment pourrais-je l'aimer? » Elle était injuste, infâme vis-à-vis de cet être qui n'existait pas encore. Son corps le protégeait farouchement, mais son âme n'y était pas. Ses mains, ses bras se mettaient automatiquement autour de ce ventre que son cerveau rejetait. La mère prit sa fille dans ses bras tout en lui caressant les cheveux. « Tout va bien se passer, ma douce, ne t'inquiètes pas. »

Mais cette grossesse ne se passait pas bien. Pas bien du tout.

Crise de panique, instant d’hystérie quand la cadette commença à avoir des convulsions après avoir bu un breuvage supposé apaiser ces douleurs insupportables, qui lui donnaient la sensation qu’on lui arrachait les entrailles du ventre. La belle fleur pourrissait dans ce manoir lugubre et son corps se révoltait contre ce liquide empoisonné. Convulsions, suivi d’une peine encore plus abominable au ventre, le calme de la demeure était perturbé par les cris de la dernière des rejetons, celle qui avait failli à son devoir. Elle aurait dû être l’enfant bénite des dieux, celle qui aurait fait un parcours sans faute, le meilleur parti des deux filles Greengrass. Elle aurait dû se marier, perpétuer la lignée familiale et mener cette vie monotone des couples unis par l’anneau. Mais non, rien ne se passait comme prévu et Wyatt Greengrass s’en arrachait les cheveux. « Au diable, ces cris incessants, ôtez moi donc cette chose de son estomac, qu’on en finisse une bonne fois pour toute ! » De ces propos, il était devenu limpide que le patriarche Greengrass avait voulu intenter à la vie de son petit-fils – car l’instinct maternel lui faisait sentir que c’était un garçon – et, de surcroît, à celle de sa fille cadette également. Cette dernière se tordait dans son lit, se débattant furieusement, refusant de boire ce que sa mère lui tendait. Finalement, l’hystérie laissa place au calme, la belle et son gamin, s’étant fatigués à protester, sombraient maintenant dans l’inconscience. Un elfe de maison poussa un cri aigu qui le fit chavirer en bas du lit et Hortense nota pourquoi ; du sang perlait sur le drap blanc du lit.

A son réveil, Astoria posa son regard sur les murs d’un blanc immaculé, l’odeur de produits nauséabonde se répandant dans l’air et elle se pencha vers la bassine à côté d’elle pour vomir. La jolie princesse était déchue, elle avait mal, elle pleurait, elle ne comprenait pas où elle était, ce qu’elle faisait là. Pourquoi personne n’était là ? Elle passa presque machinalement sa main sur son ventre et elle eut un instant de surprise, mélange à la panique et une certaine frayeur. Son ballon n’était plus là, sa chair n’était que flasque et sans aucune retenue et elle décelait une fine cicatrice en bas du ventre. Seule, incompréhensive, désemparée, le présage d’une crise d’angoisse se profilait alors qu’elle était vidée, démunie de la seule chose qu’elle possédait pleinement. Ce n’est qu’un bâtard, pauvre sotte ! Le visage de son père lui apparut dans la tête et son cœur chavira alors qu’elle entendait subitement des cris dans le couloir. Puis, sa mère au visage grave ouvrit brusquement la porte et sa fille eut un nouveau sursaut de surprise, pauvre enfant apeurée qui n’assimilait vraiment pas ce qui lui arrivait. « Où est-il ?, demanda-t-elle tout de même d’une faible voix. » Sa mère s’assit sur le bord du lit. « En sécurité, là où ton père ne pourra pas lui faire de mal. » La fille prit le bras de sa mère. « Je veux le voir, mère, s’il vous plait, juste une fois. » Mais sa génitrice secoua la tête. « Non, Astoria, une fois son prénom lancé, elle savait qu’il n’y avait aucun espoir. Les Malfoys ont accepté de prendre en charge le bébé et tu n’auras aucune implication dans sa vie à avoir. Cela devrait te faire plaisir, tu n’en voulais pas de toute façon. C’est bien mieux comme cela. Allez, ne pleures pas, s’il te plait. Il faudrait songer à te repoudrer un peu, tu as un teint cadavérique, dit-elle en caressant la chevelure de sa fille. » Elle se lança dans un monologue que sa cadette n’écoutait plus. Elle devrait être ravie, elle n’aura plus le poids de cet enfant à porter, à devoir prétendre qu’elle l’aimait. Et pourtant, une boule se formait dans son estomac, ses bras réclamaient la berce de l’enfant, son cœur hurlait la séparation d’un bout de lui-même. Et pourtant, son cerveau se répétait que c’était mieux comme cela, que c’était pour le bien du bébé, qu’il sera mieux avec son père. La famille Greengrass était bien trop tordue pour accueillir le nourrisson de toute façon, se convainquit-elle. La tourmentée adolescente voulut demander comment il allait mais elle se retient ; mettre le plus de distance entre lui et elle, cela commençait maintenant.

Une prisonnière trahie


Elle avait froid. Elle avait faim. Elle était en manque. En manque de compagnie, en manque d’attention, en manque de tendresse, en manque d'Orviétan. Et elle était fatiguée, lasse de cette prison lugubre, de ces murs humides, de cette odeur nauséabonde. On avait mis la docile chienne cage, passant du collier de son maître de père à celui des insurgés. Ces idiots qui pensaient qu’ils pouvaient faire changer les choses, ces naïfs qui croyaient que leur monde leur appartiendra un jour. Elle crachait sur leurs chaussures, elle s’offusquait de leurs paroles, elle criait à travers ses barreaux pour les assommer d’énervement, d’agacement. La chienne devenait teigne, la fleur périssait à ne voir le soleil que quelques minutes bénites par jour. « Ferme là, putain ! Qui aurait cru qu’une nana comme toi avait une si grande gueule ? » Les doigts rougis par la pression excessive sur les barreaux de sa cage, la douceur de ces traits était partie, la colère, la frustration lui déformant ce visage si adorable, si mutin. « Je me tairais qu’une fois hors de cette cage. » Le sot osa rigoler. « Crois-moi, ce n’est pas pour aujourd'hui. » Puis, il s’approcha à quelques centimètres de son visage, cet air menaçant mais qu’Astoria avait trop souvent connu, trop souvent vu sur son géniteur pour y être sensible. « Mais ne t’inquiètes pas, on a d’autres moyens pour te faire taire. Mais pas sûr qu’ils te plairont. » Un rictus se forma sur les lèvres du type avant qu’il tourne les talons. La belle plante s’acharna sur les barreaux, comme si de sa frêle personne elle pouvait les tordre, le casser, les briser. « Ils me retrouveront et vous le payerez !, cria-t-elle alors que l’ombre masculine s’effaçait, un rire sinistre résonnant contre les briques. Bande de sales gnomes, cracha-t-elle tout en tapant du pied contre le mur. »

Elle était seule, elle ne savait pas où elle se trouvait et elle ne pouvait voir cette traîtresse qui lui répétait sans cesse que ‘c’est pour ton bien que je fais ça’. Cette traîtresse qui était supposée être sa sœur, son aînée, celle qui la protège était pourtant celle qui l’avait jeté en pâture à des carnivores affamés, les pires de leur espèce. Trimbalée de cage d’infortune à des espaces plus ouverts, elle n’était rien de plus qu’une marionnette. On lui en voulait d’être née avec une cuillère à la bouche, on lui en voulait de faire partie de cette Elite et de ne pas protester, on lui en voulait de se mettre la tête dans le sable et de ne pas voir les problèmes du monde extérieur. On la détestait pour son nom, pour ce sang qu’ils s’amusaient parfois à faire couler, juste pour le plaisir. On la haïssait pour n’avoir été qu’une poupée écervelée, incapable de mettre des bâtons dans les roues de son père, des mangemorts, du Mage Noir. On l’exécrait pour ne pas avoir choisi le bon camp. Les bras entourant ses jambes, la tête enfouie entre ses genoux, la gamine de seize ans se demandait ce qu’elle avait fait de mal, que c’était le sort qui continuait à s’acharner sur elle. Elle n’en pouvait plus, l’accumulation de la bêtise humaine, des erreurs commises, des mauvais choix lui montaient aux nerfs. La demoiselle de dix-sept commençait à ruminer comme une bête enragée, à tourner en rond dans son cachot, tout en se raccrochant à l’espoir, un jour, on la libérera, on viendra pour elle. Elle était la petite fille à sa mère, certainement la préférée de son père, la parfaite Greengrass, on ne pouvait pas la laisser à son sort. Et Draco, Sue… Sont-ils inquiets ? Essaient-ils tout ce qu’ils peuvent pour la retrouver ? Tannent-ils leurs proches pour mettre la main sur elle ? A dix-huit ans, la belle commença à grogner, à montrer ses crocs, à faire preuve de haine. L’innocente gamine avait une obscurité qui grossissait dans son cœur, les ténèbres l’engloutissant en même temps qu’on la traitait plus bas que terre. Elle n’était pas habituée à ce genre de comportement. Elle n’était pas coutumière de ce dégoût à son encontre. Jamais elle n’avait dégoûté. Peut-être son père, bien sûr, sa mère, brièvement, mais autrement, jamais elle n’avait connu une profonde rancœur à ce niveau. Même venant de pugface. C’était dire. Alors la jolie rose limait consciencieusement ses épines dans l’attente qu’ils brandissent la main pour la cueillir. Ils le regretteront. Ils payeront cher le prix de sa liberté, elle s’en faisait la promesse. Quand ses dix-neuf ans arrivèrent, et qu’elle continua d’ignorer le gâteau que Queenie lui apportait pour la quatrième fois depuis sa captivité, elle se mura dans une passion qu’elle avait abandonnée, oubliée ; le dessin, la peinture. De bonté d’âme, sa sœur eut le droit à un signe de reconnaissance par la tête quand elle lui apporta le matériel nécessaire. Une trace de couleur par ici, une autre par là. On changeait de cellule, d’endroit, d’environnement et on recommençait. Encore et toujours, jusqu’à regarder avec effroi les doigts salis, de couleur mais aussi de la moisissure et autres déchets qui se trouvaient sur le sol et les murs contre lesquels elle s’appuyait. Au moins, quitte à mourir ici, autant laisser sa trace quelque part. La naïve jeune fille s’était faite une raison ; on ne viendra pas pour elle. Alors, elle se tapissait derrière cette folie d’artiste pour analyser, pour observer le moment opportun pour s’échapper de leurs griffes.

La motivation se présenta d’abord sous la forme de papier. « Une source anonyme révèle l'existence du fils de Draco Malfoy. » Elle se crut défaillir, au bord du précipice. Cet enfant, son enfant, leur enfant, était maintenant connu de tous. Et la réalité du monde extérieur, celle qu’elle avait presque oubliée depuis qu’elle était ici, lui revient en pleine figure. « L'identité de la présumée inconnue n'a été que brièvement tenue secrète : c'est Susanna Carrow qui a partagé la soirée (et peut-être la couche ?) du trépidant jeune homme — comme souvent ces dernières années, à en croire des sources observatrices. » Souffle coupé, Astoria maudissait la personne qui lui avait permis de lire ça. Ces quelques lignes avaient réveillé en elle des émotions et sentiments qu’elle pensait partis, décimés à vie par l’humiliation, l’incompréhension et la désillusion. Mais Susanna… Comment avait-elle pu lui faire ça ? "Carrow serait-elle la génitrice du petit Malfoy ?" La goutte qui fit déborder le vase. Tout son être hurlait que non, c’était elle qui avait porté cet enfant, elle qui en avait subi les complications, les douleurs, les nausées, les hormones, les crises. C’était avec elle que Draco avait conçu un bâtard, et non Carrow. Sa meilleure amie, sa gardienne angélique, sa bienfaisante personnelle, à quoi jouait-elle ? La cadette Greengrass ferma les yeux pour reprendre ses esprits, se sentant épiée par des pairs d’yeux curieux. Elle ne devait pas plus se montrer en spectacle ici qu’ailleurs. Certes, elle leur faisait parfois des crises, parce qu’elle a faim et soif et froid et qu’elle se sent sale et qu’elle ne peut décemment pas rester dans cette tenue plus de deux jours. Mais aujourd’hui, c’était différent. Elle sentait la colère gronder en elle, ses veines palpiter sous sa chair, ses tempes lui donner un mal de tête effroyable. Comment Sue avait-elle pu lui faire cela ?

Durant Halloween, elle vit l’occasion ultime de se sortir de ce merdier. Puisqu’aucun chevalier servant ne viendrait pour la délivrer, elle le sera elle-même. Sa motivation à retrouver les siens et à régler ses comptes faisait chauffer ses membres, engloutissait son cerveau et elle était persuadée que cette fois, ça sera la bonne. Cependant, rien ne s’était passé comme prévu ; elle avait revu Draco, aussi magnifique que dans ses souvenirs les plus lointains, mais aussi avait exposé aux yeux de tous, de façon non volontaire, son lien de parenté avec le petit Malfoy. Mais à peine l’eut-elle retrouvé qu’elle fut de nouveau enlevée. Et cette fois, ce fut pire puisqu’elle n’eut plus aucun contact avec le monde extérieur ou même celui des Belliqueux. Isolée de tous, la belle crut devenir folle, le visage de Draco la hantant plus que de raison, l’imaginant au bras de Sue, sourire victorieux, visage resplendissant, entendant le rire moqueur de Pansy et les insultes de son père. Elle pleurait, elle criait, mais cette fois, personne ne venait la voir. On interdisait les visites, on lui faisait léviter ses repas, on évitait tout contact avec elle, comme si elle était malade et contagieuse. Malade d’avoir essayé de s’enfuir, de s’échapper à ce cauchemar sans fin.

Transférée chez les Audacieux en janvier 2002 – même si ça, elle ne le savait pas vraiment, ayant perdu toute notion de temps – pour une raison mystérieuse, la cadette Greengrass côtoya, non sans appréhension, Granger et Lovegood, qui semblaient prendre un soin particulier à son égard. Astoria ignorait pourquoi mais elle se laissait faire ; c’était la première fois depuis des années qu’on lui accordait un minimum d’attention. Puis, la nuit du 13 au 14 avril fut la nuit de la libération. Des explosions partout, des mangemorts sillonnant le camp comme s’ils virevoltaient, des lueurs de couleur fusant de tous les côtés, la belle enfant, grandie et affinée, recroquevillée et peureuse, fut sortie de l’emprise de ses assaillants par celui qui avait toujours provoqué des effets contradictoires entre son cœur et son âme. Dans ses bras, elle se sentait enfin protégée.

De retour à la maison, Astoria Greengrass avait changé, son cœur s'étant assombri sous le poids de la rancune, des trahisons, de la solitude et des déceptions.

Malgré tout, il fallait continuer à sourire et à s’étendre sur tout le mal qu’elle a connu sans pour autant trahir le déchirement que ces souvenirs provoquaient en elle. Il fallait prétendre qu’elle était heureuse de retrouver les siens, sa famille, sa sœur. Qu’elle était soulagée d’apprendre que cette dernière n’avait agi que sous le sortilège de l’Impérium, qu’elle avait lavé de tout soupçon, que le blason familial avait retrouvé sa dorure. Enfin, presque, puisqu’il y avait aussi des questions sur sa maternité du petit Malfoy, que son père avait tant de fois essayé d’étouffer. Son géniteur semblait encore plus furieux à son encontre, comme si c’était de sa faute d’avoir laissé un épouvantard ruiné son travail pour amener l’affaire aux oubliettes. L’affaire… Ce n’était pas une affaire, c’était un être vivant. Et ce petit, Astoria s’était promise de le revoir, de le choyer, d’être présente pour lui. Jamais plus on ne lui prendra la place qui est sienne. Elle était égoïste, elle était injuste mais elle avait porté cet être en elle, elle avait un droit de regard sur lui, sur son évolution, sur sa vie. Elle avait vingt ans, elle avait été une prisonnière de guerre et son corps se mourrait pour ce petit gamin qui devait maintenant avoir quatre ans et qu'elle n'avait jamais vu.
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